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Défis Américains, relance franco-allemande, perspectives européennes - Philippe Etienne et Michel Foucher

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Analyses de Philippe Etienne

Philippe Etienne, Ambassadeur de France, a été Représentant permanent de la France à Bruxelles (2009-2014) ambassadeur à Berlin (2014-2017), Conseiller diplomatique et sherpa du Président de la République (2017-2019), ambassadeur à Washington (2019-2023) et chef de la Mission Libération (2024-2025).

Défis américains

- Donald Trump et les sous-jacents
Le 47ème Président des Etats-Unis, Donald Trump, sature le communication (via des tweets) afin d’amener tout le monde sur son terrain, y compris les médias d’opposition qui vivent sur sa critique. Il exerce une influence réelle sur le monde, avec un style disruptif qui renouvelle la politique.
Mais cette personnalité envahissante nous fait oublier les sous-jacents, car les Etats-Unis ne l’ont pas attendu pour évoluer. C’est un pays plastique (avec ses vagues migratoires).
Il faut considérer deux échelles de temps

Histoire longue

Donald Trump et ceux qui ont préparé le deuxième mandat font référence à l’histoire américaine depuis les origines (Andrew Jackson et la guerre contre les Anglais), la fin du XIXème siècle - 1865-1914 - , période que nous ignorons qui marque : le début de la ségrégation (après le départ de l’armée fédérale des États du Sud en 1880, à la suite d’un compromis funeste), la révolution industrielle et l’expansion coloniale ‘Cuba, Puerto Rico, Philippines, en 1898), après l’achat de l’Alaska. Le XIXème siècle est celui de la « destinée manifeste » : destinée comme chemin pris par ce pays ; manifeste car les citoyens le comprennent. La destinée exprime un exceptionnalisme (conquête de l’Ouest, un pays particulier, notamment par le réveil religieux - awakening - mormon et autre (évangéliste, …) -.

Trump se réfère à un pays qui grandit, qui se transforme.
En 1917 et en 1939-1945, la destinée manifeste s’approfondit. Elle culmine en 1990 et la démocrate Madeleine Albright parle de « nation indispensable », un pays qui porte les valeurs démocratiques, à l’antipode du MAGA. En opposition, Trump estime que les droits de l’homme ne sont pas « notre » problème. Il vient de le réaffirmer lors de sa visite en Arabie Saoudite.
Il est vrai que les USA sont « grands de nouveau » : ils dépassent l’Europe dans tous les domaines (« ils surperforment »). La grandeur du modèle de conquête des espaces se transcende. Le rapport au monde n’est plus d’imposer des modèles.
De plus, les débats actuels sont anciens : avortement, rendre le pouvoir aux États (éducation), suppression des agences fédérales. Utile rappel : la Constitution du 4 juillet 1776 crée un pouvoir fédéral mais les premiers amendements vont dans l’autre sens. Idem le débat sur l’unicité du pouvoir exécutif : DT soumet le législatif et contrôle le judiciaire, qui sont au sein du pouvoir fédéral (pouvoir judicaire, agences de régulation).

Le moyen terme.

On a cru que la démocratie était victorieuse (années 1990). Mais les USA ont connu trois évolutions.
La guerre culturelle, menée par les représentants de la « race blanche » initiale. Elle s’oppose aux droits civiques de la période Kennedy-Johnson. Les migrations depuis l’Asie et l’Amérique latine créent une insécurité dans une partie du pays (Sud).
L’Internet, porteur de liberté et d’émancipation avant la monopolisation de la révolution technologique
Le pari raté sur la Chine, à partir de 1998 quand Clinton, soutenu par les Républicains, favorise son entrée dans l’OMC en 2001 (sans accord des Européens). Deng Xiao Ping avait théorisé la progression discrète. On pariait sur l’ouverture de la Chine (avec HU Jin Tao). Xi Jing Ping a un projet national chinois : être la première puissance technologique mondiale en 2049. Ce projet a créé un choc aux Etats-Unis.
Donald Trump, homme de l’immobilier newyorkais et homme de spectacle, a eu l’intuition de l’évolution de la société américaine. C’est l’alliance de la « tech » et du populisme, théorisé par Peter Thiel. Il est le résultat de cette évolution américaine, qu’il accélère.
Il fait face à trois défis : immigration ; économie ; place des USA dans le monde. Ils sont loin d’être gagnés.
Il y a consensus sur le défi chinois, interne (industrie) et externe. La compétition existe, proclamée des deux côtés : la technologie va déterminer la sécurité et la force militaire. Qui gagnera la course ? Comment gérer cette compétition du côté américain ? Cette concurrence directe a des effets sur le reste du monde. Les Etats-Unis se retirent du système multilatéral alors que la Chine se déploie (Afrique, sommet Amérique latine Chine en mai, Asir du SE, Golfe).
Quel impact de ce retrait sur le reste du monde ?
A court terme, les partenaires cherchent des accommodements bilatéraux. Mais à long terme, ils veulent diminuer leur dépendance : dollar, systèmes stratégiques, infrastructures critiques. Il s’agit de repositionner les relations de manière moins dépendante.

Perspectives européennes dans ce contexte.

Les Européens ont attaché leur sort aux Etats-Unis au sein de l’Occident. Nous sommes des alliés. Les démocrates valorisaient la notion d’alliés face à la Chine, avec le risque de l’alignement. Biden disait que les USA avaient des alliés, à la différence de la Chine qui n’a que des obligés. Avec Trump, la notion d’alliés disparaît du discours.
C’est donc une situation nouvelle pour les Européens (cf les propos de JD Vance au sommet de l’IA à Paris et à Munich), qui ne sont plus protégés (c’est aussi la vision des démocrates). Nous n’avons pas de grande familiarité pour Trump.
Mais deux visions de l’avenir de l’UE existent :
• Les partis traditionnels sont pro-UE ;
• L’AfD (« Alternative für Deutschland ») utilise le mot « alternative », qui a été employé la première fois par Angela Merkel lors de la crise grecque et de la zone euro. Lorsque l’Union Européenne a failli sombrer en 2010, Merkel a lâché du lest, contre la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, contre Wolfgang Schauble (ministre des finances) : Bernd Klinke (droite de la CDU) crée l’AfD, en réponse à Merkel qui venait d’affirmer : « il n’y a pas d’alternative » (elle corrigera plus tard en ajoutant : « raisonnable »).

Le FIDESZ hongrois et le PIS polonais veulent une Europe des nations, sans pouvoir des institutions (anti Monnet), bref revenir à l’Europe d’avant 1950. JD Vance soutient ce camp.
Peut-on parler de naïveté de l’Europe ? C’est un projet de paix, sous parapluie américain (« dividendes de la paix »). Le modèle économique allemand et italien est fondé sur les exportations ; il est plus faible en France mais on compte de grands groupes.
L’Union Européenne est ouverte. Sa philosophie politique est que son intérêt est de maintenir son ouverture : libéralisation, normes comptables confiées à des cabinets américains, désindustrialisation admise (comme aux USA). La France s’t est opposée. Herman Van Rompuy, premier président stable du Conseil européen, est le premier à parler de réciprocité (à propos de la directive sur les marchés publics sur une base réciproque, adopté après près de 5 ans, du fait de l’opposition allemande).
La Chine nous fait sortir de la naïveté, pendant la crise de la zone euro (où le Portugal et la Grèce sont poussés vers la Chine, dans l’énergie et le port du Pirée). Le contrôle chinois de Kuka conduit aux première règles de screening.
Mais le choc actuel vient des Etats-Unis : droits de douane, non reconnaissance des alliés. Ceci conduit à une perte de confiance, car les firmes sont soumises à des oukases.
Les Européens ont trois solutions :
• Assumer la dépendance
• S’émanciper sans rupture
• Considérer les Etats-Unis comme des adversaires.
La solution n° 2 – choix de Philippe Etienne - vise à s’émanciper en proposant une évolution du partenariat : prendre en charge la sécurité ; créer le pilier européen de l’Alliance atlantique, ce que les dirigeants européens essaient de définir (sommet de l’OTAN en juin). Ce qui suppose un changement de mentalité : avoir une vision stratégique commune et prendre des risques. L’agression russe et la défense européenne sont liées : c’est une première étape.
L’avantage de l’UE est que c’est un système construit sur le drame de 1939-1945, qui impose la coopération, loin de la visée impériale. Lors des crises (zone euro, réfugiés, Brexit, Covid, Russie), l’UE a su répondre à chaque fois. La mise en œuvre de l’autonomie stratégique (discours de Macron en septembre 2017 à la Sorbonne) suppose d’avoir un minimum d’unité et de modifier la gouvernance pour être plus efficace. Les citoyens comprennent que la défense de la souveraineté nationale passe par la souveraineté européenne. Les rapports d’Enrico Letta, de Mario Draghi , de Jean Tirole ont établi le diagnostic et émis des propositions.
Bref, trois défis concrets se posent à l’UE : une vraie défense, bien financée ; un rattrapage technologique conduit ensemble et compétitivité ; adapter le Green Deal et le mix énergétique. Ils ont tous une dimension financière qui interpelle les investisseurs

Relance franco-allemande

Friedrich Merz vient du Sauerland, région de moyenne montagne de la Rhénanie du Nord- Westphalie, catholique de conservatisme social. Helmut Kohl était de Rhénanie- Palatinat (dont il fut ministre-président).
Il fait face à la montée en puissance de l’AfD, adossée d’abord aux Länder de l’Est. Jacques Delors et Helmut Kohl avaient très bien géré leur intégration (transition, adaptation) mais les Allemands de l’Est ont l’impression de ne pas avoir été partie prenante de la réunification, surtout hors des grandes villes : leur identité n’a pas été reconnue et continue d’exister. Le problème psychologique reste.
L’AfD a été créé contre l’euro. Le mouvement raciste Pegida (contre l’islamisation) n’a pas duré. L’AfD est considéré par le renseignement intérieur comme une menace pour la Constitution. Il est présent là où il n’y a pas de réfugiés ; il progresse dans la Ruhr ; en Hesse, il a fait un bon score sur le thème des pompes à chaleur.
Le binôme franco-allemand a toujours existé et n’a jamais tout contrôlé dans l’UE. Il s’agit de trouver le bon compromis, ce qui fait sa valeur ; c’est un combat permanent, car il n’y a d’accord sur rien entre Paris et Berlin : énergie (nucléaire, prix de l’électricité), macroéconomie (cigale française et fourmi allemande), exportation d’armement, spatial (payer pour Arianespace), Mercosur.
Avec Olaf Scholz et une grande coalition instable avec ses trois partis, l’entente n’était pas au rendez-vous. Pour Merz, le contexte change radicalement : Trump inflige à l’Allemagne un coup de massue (tarifs douaniers, critiques permanentes contre les voitures allemandes dans les ruses de New York, incertitude sur la protection militaire). Merz doit donc s’ouvrir et estime qu’il y a une carte à jouer avec la France (cf sa position sur la dissuasion nucléaire française élargie). Emmanuel Macron et Friedrich Merz se rapprochent. La levée du frein à la dette est une décision historique. Faire de même au niveau de l’UE ? Merz dit non. Les deux ministres de la défense, Boris Pistorius et Sébastien Lecornu s’entendent (grâce au Kremlin). Entre oscillation et familiarisation, la relance est en cours, permettant aux deux pays d’agir comme force motrice. 

Analyses de Michel Foucher

Une stratégie américaine réfléchie ?

Si l’on cherche à identifier une stratégie réfléchie, au-delà des décrets de « déconstruction » de l’État et des règles, signés tous azimuts et en public, tout indique que l’intention du président et de ses conseillers économiques est de restructurer l’économie américaine afin de passer d’une économie de consommation fortement endettée et importatrice (d’où un déficit commercial supérieur à 900 Mds$ en 2024) à une puissance manufacturière. Les droits de douane sont justifiés par l’objectif de relocalisation industrielle et de création d’emplois. Sans pouvoir l’avouer, l’administration Trump amplifie la politique de réindustrialisation engagée sous Joe Biden avec le programme d’investissements publics de l’IRA (370 Mds$). “The biggest win is if [busi¬nesses] move into our coun¬try and pro¬duce jobs. That’s a big¬ger win than the tar¬iffs them¬selves,” a déclaré Trump lors de la Busi¬ness Roundtable (12 mars 2025), tout en étant averti des aléas des marchés financiers, jugés secondaires par rapport à l’objectif: “Mar¬kets are going to go up and they’re going to go down but you know what, we have to rebuild our coun¬try”. Une phase de récession est donc anticipée (inflation liée aux droits de douane) par son équipe économique . Le président du Conseil des conseillers économiques, Stephen Miran, réfléchit à une option de baisse du dollar et de modification des règles de détention de bons du Trésor.

Le 19 mars 2025, le président de la Réserve fédérale, Jeremy Powell, a refusé de céder au catastrophisme ambiant entourant la politique économique en cours - « séparer le signal du bruit » - ; prévoyant une dégradation de la croissance estimée par la FED à 1,7% (contre 2,1% trois mois plus tôt) et une inflation de 2,7%, en hausse, Powell prévoit des taux pouvant oscillant entre 3,75% et 4% en fin d’année 2025.

Dans sa méthode, Trump se place plus dans une logique d’extorsion que dans la logique transactionnelle qu’on lui prête. Il est obsédé par les enjeux commerciaux, d’où son exigence d’accès au marché européen (sont cités les produits agricoles et les véhicules, sans jamais de mention de sa part pour les achats militaires et les services et produits informatiques). Il veut que les entreprises (européennes ou non) présentes aux Etats-Unis deviennent américaines : c’est le but de la menace des droits de douane, même s’ils peuvent heurter les intérêts américains (présents des deux côtés de la frontière avec le Canada et le Mexique).

En 2024, les droits de douane représentaient 1,93% des recettes fiscales fédérales (en jaune sur le graphique ci-dessous) et les impôts sur les sociétés 7,15% (en rose)
L’ouest du Pacifique est la zone géographique avec laquelle les États-Unis ont le plus gros déficit de la balance commerciale des biens en 2023. Celui-ci culmine à -454,9 milliards de dollars.
Parmi les pays qui contribuent le plus à ce déficit, on retrouve : La Chine (-279,4 milliards de dollars), le Japon (-71,1 milliards de dollars), la Corée du Sud (-51,3 milliards de dollars) et Taïwan (-47,9 milliards de dollars)
Ensuite vient l’Europe avec -228,8 milliards de déficit. Les pays qui ont une part importante dans ce déficit sont au nombre de trois : Allemagne (-83 milliards de dollars), Irlande (-65,3 milliards de dollars) et Italie (-44 milliards de dollars)
La balance commerciale des États-Unis avec l’Amérique du Nord enregistre un fort déficit (-220,2 milliards) pour seulement deux pays : Mexique (-152,3 milliards de dollars) et Canada (-67,8 milliards de dollars)
Parmi les autres pays, le déficit avec le Vietnam est aussi très haut, à -104,6 milliards de dollars. En 2023, les États-Unis ont importé 114,4 milliards, et exporté 9,8 milliards.
Les déficits avec l’Inde et la Thaïlande s’élèvent respectivement à -43,6 et -40,7 milliards de dollars.

Etats-Unis et Chine : une détente temporaire

Lundi 12 mai 2025, une détente fragile entre les États-Unis et la Chine sur les droits de douane a été annoncée, saluée par les marchés mais l’incertitude entourant la guerre commerciale de Trump n’a pas disparu. Un mécanisme de consultation doit traiter des différends commerciaux. Pékin suspend les mesures non tarifaires (restrictions sur les exportations de minerais essentiels). La prudence reste de mise car les droits de douane demeurent à un niveau élevé :40 % sur les produits chinois. Rien n’indique que les négociations permettront de corriger un déficit commercial nourri par la demande excessive des consommateurs américains (Walmart et Amazon ont fait pression sur Trump) et l’offre excédentaire chinoise. Enfin, il est probable que le recul négocié par Scott Bessent (pour qui les annonces tarifaires élevées étaient un levier, non une fin en soi et qui considérait les niveaux très élevés comme un embargo) ramènera les taux à des niveaux proches de ses promesses de campagne : 10 à 12% pour la plupart des pays et 60% pour la Chine.

La stratégie de la Chine confortée

La guerre commerciale accélère la volonté de la Chine de supprimer les composants étrangers de ses chaînes d’approvisionnement et la campagne d’autosuffisance de Xi s’accélère. Les entreprises chinoises accélèrent la purge des composants étrangers de leurs chaînes d’approvisionnement, selon la stratégie mise en œuvre depuis une décennie par le plan Made in China 2025, dont le bilan est analysé par le Rhodium Group : la Chine se prépare à survivre sans rien des États-Unis ou de l’Occident ; la Chine est devenue une puissance industrielle de rang mondial, comme la Grande Bretagne du Xxème siècle et les Etats-Unis au Xxème siècle .

Les quatre objectifs fixés sont en grande partie atteints dans quatre domaines : la dépendance de la Chine vis-à-vis des importations, sa dépendance vis-à-vis des entreprises étrangères, sa compétitivité mondiale et son leadership technologique.

A) Moindre dépendance aux importations. Pékin a mis en œuvre des stratégies telles que l’obligation ou la pression exercée sur les entreprises étrangères pour qu’elles localisent leur production et leur recherche de haute technologie comme condition pour continuer à accéder au marché, réduisant ainsi les exportations à mesure que la production locale augmentait, ainsi que l’acquisition d’entreprises étrangères afin de permettre des transferts de technologie à grande échelle. Cette stratégie a été couronnée de succès dans des secteurs tels que les puces mémoire et certains appareils et équipements médicaux. Dans l’ensemble, les vulnérabilités liées aux importations sont aujourd’hui plus limitées qu’il y a dix ans.

B) Dépendances vis-à-vis des entreprises étrangères. Les nouvelles entreprises chinoises ont gagné des parts de marché au détriment des entreprises étrangères bien établies dans tous les secteurs ciblés. Les restrictions strictes imposées à la participation étrangère et le soutien de l’État ont particulièrement favorisé les services industriels cloud nationaux, les véhicules et composants à énergie nouvelle et les équipements de production d’électricité. Les entreprises chinoises ont également été à l’avant-garde des nouveaux produits où les entreprises étrangères étaient auparavant dominantes, comme le LiDAR, les capteurs automobiles et les freins pour trains à grande vitesse. Cependant, la Chine reste fortement dépendante des entreprises étrangères dans de nombreux secteurs critiques, notamment les médicaments biomédicaux, les machines-outils et les machines haut de gamme, les avions commerciaux et les semi-conducteurs de pointe. Bien que la part de marché des entreprises nationales devrait augmenter considérablement dans les années à venir, les technologies les plus de pointe resteront difficiles à localiser.

C) Compétitivité : Les entreprises chinoises sont compétitives au niveau mondial en termes de prix dans de nombreux secteurs à faible et moyenne technologie et elles ont atteint une compétitivité mondiale dans certains secteurs de haute technologie, notamment les équipements d’information et de communication, les technologies propres, les véhicules électriques et connectés, les équipements agricoles, les navires, les drones et les trains à grande vitesse, entre autres. Elles ont connu leur plus grande avancée technologique et la plus forte croissance de leur part de marché lorsqu’elles bénéficiaient d’au moins l’un des trois facteurs suivants : une forte intensité capitalistique, un marché important (souvent soutenu par l’État) et des industries émergentes sans leader mondial établi. ·

D) Leadership technologique. Les entreprises chinoises ont fait des progrès significatifs pour combler leur retard par rapport aux entreprises étrangères et se rapprocher de la frontière technologique, plusieurs secteurs affichant déjà des signes de parité, voire de leadership. La part de la Chine dans les brevets mondiaux a augmenté dans la plupart des secteurs, avec des gains notables dans les véhicules électriques, les nouveaux matériaux, l’électronique et la robotique, où sa part a progressé de plus de 4 points de pourcentage.

Il reste que les tensions avec les Etats-Unis servent d’échappatoire au récit d’un pouvoir chinois confronté à une économie chinoise en ralentissement durable depuis trois ans, avec un taux de croissance plus proche de 2,5% que les « autour de 5% » annoncés par le gouvernement. Certains de mes interlocuteurs chinois ont confirmé une situation de crise économique pouvant déboucher sur une crise sociale : chômage des jeunes diplômés et consommation faible, taux d’épargne élevé et manque de confiance, fermeture d’entreprises en surcapacités, effets de la concurrence effrénée entre les provinces.

Etats-Unis et Royaume Uni

L’accord commercial qui tient en cinq pages entre les États-Unis et le Royaume-Uni met la pression sur la Chine. Les dispositions relatives aux chaînes d’approvisionnement stratégiques serviraient de modèle à Washington Le Royaume-Uni a accepté les « exigences » strictes des États-Unis en matière de sécurité pour ses industries sidérurgique et pharmaceutique, ce que les diplomates considèrent comme un modèle que Washington pourrait utiliser pour exclure la Chine des chaînes d’approvisionnement stratégiques d’autres pays. L’accord commercial conclu jeudi offre un allègement tarifaire aux deux industries à condition que le Royaume-Uni « s’efforce de satisfaire rapidement aux exigences américaines » en matière de sécurité de la chaîne d’approvisionnement et de « propriété des installations de production concernées ». Les plans américains de réduction des droits de douane pour le Royaume-Uni sont fondés sur des « priorités communes en matière de sécurité nationale » ainsi que sur ce qu’il décrit comme les « relations commerciales équilibrées » entre les deux pays.

Etats-Unis et France

Chiffres
13% : part des importations américaines dans les importations mondiales
22% : part des USA dans les exportations de l’UE (6,2% : France)
1,9% : part des importations US provenant de France (RU : 2,1% ; Allemagne : 4,9% ; Canada : 12,6% ; Chine : 13,5% ; Mexique : 15,6%)
4,7 mds€ : exportations des industries aéronautiques françaises vers les USA
4,2 : vins et spiritueux
3,7 : produits pharmaceutiques
3,4 : parfums et cosmétiques

L’imprévisibilité crée une incertitude dommageable aux entreprises des deux côtés de l’Atlantique, sur laquelle il est urgent de communiquer, notamment auprès de Scott Bessent, secrétaire au Trésor. Des contacts plus étroits avec les chefs d’entreprise, les militaires et le Congrès sont utiles (comme lors de la période de « French bashing » consécutive au refus français de s’engager en Irak en 2003 que l’ambassade de France à Wsahington avait réussi à contenir par une présence médiatique forte et la création d’un caucus favorable à la France au Congrès).

Le Congressionnal French Caucus est co-présidé par John Boozman, sénateur républicain de l’Arkansas et Mme Dina Titus, représentante démocrate du Nevada. Il vient de publier son rapport sur les relations bilatérales en 2024 .

Extraits des préfaces de John Boozman et Dina Titus

Dassault Aviation, l'un des fleurons français de l'aéronautique, a élu domicile à Little Rock depuis près de 50 ans et a récemment annoncé l'expansion de ses installations de production dans la communauté pour le nouveau modèle du Falcon Jet. D'autres entreprises de premier plan, comme le géant des cosmétiques L'Oréal et le fournisseur de services environnementaux Veolia, témoignent de l'attractivité des opportunités d'emploi dans l'Arkansas, où la France est le deuxième plus grand employeur étranger. Les échanges commerciaux entre la France et les États-Unis sont robustes, avec une valeur annuelle de plus de 153 milliards de dollars qui est à l'origine de près de 741 000 emplois nationaux ».

« En tant que représentant du premier district du Congrès du Nevada, je suis heureux de constater que les investissements français soutiennent plus de 9 000 emplois dans le Nevada, ce qui fait de la France le troisième employeur étranger dans mon État. Dans la communauté que je représente, des entreprises manufacturières telles qu'Air Liquide, Keolis et Safran ont établi une présence significative, générant divers emplois à Las Vegas et dans ses environs. La France est devenue le quatrième investisseur au Nevada, représentant 10 % de l'ensemble des investissements étrangers. Reflétant les liens renforcés entre le Nevada et la France, les échanges de biens et de services ont augmenté de 19 % l'année dernière, atteignant 471 millions de dollars. J'ai été ravi de voir un si fort contingent français représenté à Las Vegas lors du Consumer Electronics Show annuel. Le CES 2024 a mis en évidence les possibilités de croissance et de diversification de nos relations. En fait, au cours des dix dernières années, nous avons assisté à l'une des périodes économiques les plus fructueuses de notre histoire commune. En 2023, le commerce bilatéral entre les États-Unis et la France a atteint 153 milliards de dollars, soit une augmentation d'un tiers par rapport à 2013 ».

Perspectives européennes face à l’administration américaine

L’excédent commercial de l’UE avec les Etats-Unis est de l’ordre de 48 milliards d’euros si l’on ajoute les services aux biens : excédent de 157 mds€ pour les biens et déficit de 109 Mds€ pour les services. Dans sa stratégie de « riposte graduée » , face aux hausses des droits de douane américains, les Européens avancent avec une grande prudence. Et une obsession : préserver leur unité si fragile, tant les intérêts économiques et sécuritaires en jeu sont importants. Si elle privilégie la négociation, la Commission européenne, compétente en matière de commerce, ne reste pas inactive. Afin d’instaurer un rapport de force avec Washington tout en se préparant à un échec des discussions avec l’administration de Donald Trump, elle prépare sa riposte. Jeudi 8 mai, elle a rendu publique une deuxième liste de biens américains dont l’importation sur le Vieux Continent serait soumise à des surtaxes si Bruxelles n’arrivait pas à un accord avec Washington : produits agroalimentaires, chimiques et plastiques, de l’aéronautique, des automobiles, des équipements électroniques ou encore des machines-outils (soit 95 Mds€ en 2024. Les États membres doivent faire leurs commentaires, avant qu’une décision puisse être prise par les Vingt-Sept, fin juin ou début juillet.

Rappelons que les décisions sont prises à la majorité qualifiée et que le commerce est une compétence exclusive de la Commission, ce que Trump ne veut pas comprendre. En outre, il existe un dispositif anti coercition.

L’UE garde également l’atout des services, largement déficitaires. En cas d’échec des négociations avec les États-Unis, l’Union européenne pourrait répliquer aux droits de douane de Donald Trump en taxant les géants américains du numérique.

En 2023 (dernière année pour laquelle des données sont disponibles), le total des échanges de services entre l'UE et les États-Unis s'est élevé à 746 milliards d'euros.

Principaux services exportés par l'UE aux États-Unis : 318,7 milliards d'euros
- Services professionnels, scientifiques et techniques
- Services de télécommunications, d'informatique et d'information
- Transports

Principaux services importés par l'UE depuis les États-Unis : 427,3 milliards (= déficit UE de 109 Mds)
- Rémunération pour usage de la propriété intellectuelle
- Services professionnels, scientifiques et techniques
- Services de télécommunications, d'informatique et d'information

Excédent commercial (biens et services) de l’UE : 48 milliards d’euros (= 3% des échanges entre l’UE et les Etats-Unis)

« A la fin, c’est Trump qui décidera »

A en croire plusieurs hauts fonctionnaires européens, « le périmètre des négociations avec les Etats-Unis n’a toujours pas été défini » et « elles n’ont pas véritablement commencé ». Les négociateurs de Bruxelles peinent autant à identifier leurs interlocuteurs à Washington qu’à bien comprendre ce qu’ils veulent. « Les équipes de Trump négocient avec des tas de pays, elles ne sont pas concentrées sur l’Europe », confie un diplomate européen. « A la fin, c’est Trump qui décidera, et sa grille de lecture, c’est de montrer aux Américains qu’il n’est pas faible par rapport aux Européens », ajoute un autre. La Commission a mis plusieurs propositions sur la table – un accord de libre-échange sans droits de douane, la hausse des achats européens de gaz naturel liquéfié américain, l’abandon de certaines normes techniques… –, mais Washington ne s’en est pas saisi. « On n’a pas grand-chose à donner » à Donald Trump, commentait sur France Inter, jeudi 8 mai, l’économiste Olivier Blanchard, pour qui « Trump a besoin de victoires symboliques ». Il semble en tout cas difficile de répondre aux demandes du président américain, qui voudrait voir levées des barrières non tarifaires, comme les normes phytosanitaires ou la réglementation numérique. « Je ne vois pas quelles sont les marges de manœuvre sur le non-tarifaire. On ne va pas brader notre modèle contre des droits de douane, parce qu’on y aurait un intérêt économique. Ce ne serait pas tenable politiquement », juge Stéphane Séjourné, le vice-président exécutif de la Commission .

Relance franco-allemande

« Il est essentiel de renforcer l'Europe le plus vite possible
de façon à rendre l'UE indépendante des États-Unis.
Car les Américains sont désormais indifférents au sort de l'Europe. »
Friedrich Merz, 23 février 2025

L’accord trouvé par les partenaires de la future Grande coalition s’intitule « Responsabilité pour l’Allemagne ». Ses priorités : la politique étrangère, la relance de la compétitivité et de l’économie et la réorganisation de la politique migratoire. Revue de détail . Pour la 5e fois depuis 1949, l’Allemagne s’apprête à voir une Grande coalition s’installer au gouvernement. Les Unions chrétiennes (CDU/CSU) et le Parti social-démocrate (SPD) ont présenté mercredi 9 avril le contrat de coalition sur lequel ils se sont accordés. Quelles mesures prévoient-ils de mettre en œuvre au cours des quatre prochaines années ? L’objectif de la coalition est triple : former un gouvernement stable et capable d’agir pour « contribuer à façonner le changement dans le monde au profit de l’Allemagne », renforcer la compétitivité et relancer l’économie, et enfin rendre l’Allemagne plus sûre et plus forte.

Fiscalité et bureaucratie

Tout d’abord, la coalition prévoit une série d’allègements de la fiscalité et de la bureaucratie pour les particuliers et les entreprises. Une étude publiée par l’institut IW les chiffre à plus de 50 milliards d’euros. Pour les particuliers, l’impôt sur le revenu sera réduit pour les petits et moyens revenus d’ici deux ans. La taxe de solidarité (Solidaritätszuschlag) reste maintenue pour les contribuables et les entreprises à hauts revenus. Pour les entreprises, les règles d’amortissement seront adaptées. Un amortissement dégressif de 30 % sera appliqué aux investissements d’équipement en 2025, 2026 et 2027. À partir de 2028, l’impôt sur les sociétés sera progressivement réduit.
La coalition supprimera la loi allemande sur les chaînes d’approvisionnement, jugée trop contraignante. Elle sera remplacée par une transposition allégée de la directive européenne sur les chaînes d’approvisionnement. Pour stimuler la compétitivité, les entreprises grandes consommatrices d’énergie devraient bénéficier d’un tarif préférentiel pour l’électricité industrielle.

Modernisation

La coalition souhaite étendre l’effort de modernisation aux pouvoirs publics. Elle projette la création d’un ministère fédéral de la numérisation et de la modernisation de l’État, une première. Elle veut, par ailleurs, faire des économies. En quatre ans, 8 % des postes doivent être supprimés dans l’administration fédérale, exception faite des services de sécurité. Le nombre de délégués du gouvernement fédéral sera divisé par deux. Un milliard d’euros sera économisé sur les programmes de subventions et les contributions aux organisations internationales.

Social

Sur le plan social, l’allocation citoyenne (Bürgergeld) sera rebaptisée « sécurité de base pour les demandeurs d’emploi ». Elle verra ses conditions durcies : les allocataires seront soumis à des obligations de coopération renforcées selon le principe « soutenir et exiger ». En cas de refus répété d’accepter un emploi jugé raisonnable, la suppression des prestations pourra même être envisagée. Pour les salariés, le modèle classique de la journée de huit heures pourrait évoluer vers un cadre hebdomadaire plus flexible. Des discussions doivent être organisées entre employeurs et syndicats sur le sujet. La coalition vise, par ailleurs, le relèvement du salaire minimum à 15 euros de l’heure en 2026. Pour les retraités et futurs retraités, la coalition veut garantir le niveau actuel des pensions (48 %) jusqu’en 2031. La retraite des mères (Mütterrente) sera uniformisée : les femmes recevront trois points de retraite par enfant, quelle que soit l’année de naissance. Les deux mesures seront financées par l’impôt.

Politique migratoire

En matière de politique migratoire, une autre de ses priorités, la future coalition veut durcir les règles. « Nous procéderons, en concertation avec nos voisins européens, à des refus d’entrée aux frontières communes, même en cas de demande d’asile », indique le contrat de coalition. Le droit d’asile s’appliquera. Mais toutes les mesures de l’État de droit contre l’immigration irrégulière devront s’appliquer. La naturalisation accélérée au bout de trois ans, créée par le gouvernement d’Olaf Scholz pour les immigrés bien intégrés, sera supprimée. Le délai normal reviendra à cinq ans, comme pour la double nationalité. Les réfugiés bénéficiant d’un statut de protection restreint ne pourront plus faire venir leur famille pendant deux ans.

Défense et service militaire

Enfin, la coalition poursuivra l’augmentation des dépenses militaires. En ce qui concerne le service militaire, le contrat ne prévoit pas de retour à la conscription, qui a été supprimée en 2011. Mais « nous mettons en place un nouveau service militaire attractif, basé dans un premier temps sur le volontariat », annonce le texte. Les hommes et les femmes recevront une convocation et pourront se porter volontaires. Seuls les hommes seront tenus de répondre. Les conditions de recensement et une surveillance du service militaire seront mises en place dès cette année.

Conclusions
Le nouveau gouvernement doit répondre et à la crise du modèle économique exportateur allemand : production industrielle en baisse depuis plus de cinq ans, alors que l'industrie manufacturière représente environ 5,5 millions d'emplois et 20 % du produit intérieur brut (PIB). La nouvelle base industrielle chinoise dans les domaines de l'automobile, des technologies propres, de l'aviation civile, de la chimie et des machines-outils. Les restrictions salariales et les économies réalisées grâce à l'expansion des chaînes d'approvisionnement vers l'Europe centrale et orientale ont permis à l'Allemagne d'améliorer sa compétitivité. La Chine qui n'était pas un exportateur net de véhicules en 2020 en exporte 5 millions de plus qu'elle n'en importe (1,2 m pour l’Allemagne). L’industrie verte la plus importante du G7, est également confrontée à une menace croissante de la part des politiques industrielles vertes chinoises. L'Allemagne devrait soutenir la protection par l'UE des secteurs industriels européens viables qui subissent les assauts des politiques industrielles actives de la Chine. Elle ne peut pas agir seule contre le nouvel Exportweltmeister. Comme l'a dit Henry Kissinger, l'Allemagne est « trop grande pour l'Europe et trop petite pour le monde ». Peter Leibinger, nouveau président de la BDI, appelle le gouvernement à établir des priorités stratégiques pour sortir de ce qu’il qualifie de profonde crise économique .
Cette stratégie de relance devra faire l’objet d’une concertation étroite à l’échelle européenne et dans le cadre bilatéral, pour éviter des impacts comparables à ceux de l’IRA de Joe Biden sur l’économie européenne. Il se trouve que les conditions personnelles et politiques sont réunies pour une relance du dialogue franco-allemand. Alors candidat, Friedrich Merz, catholique rhénan héritier des choix de la CDU, avait, lors de son discours de politique étrangère à la Fondation Körber, appelé de ses vœux un « renouvellement et un approfondissement » des relations avec la France afin que les deux pays portent des positions similaires au Conseil européen . Ce nouvel élan est jugé plus nécessaire que jamais par Joachim Nagel, président de la Bundesbank et de son homologue français, François Villeroy de Galhau, qui appellent à approfondir le marché unique, à créer une union pour l’épargne et l’investissement et à réduire la bureaucratie pour accroître l’innovation . Les différends bilatéraux des dernières années – endettement commun sur la défense, technologie nucléaire, dont les petits réacteurs modulaires – pourraient être dépassés. Mais la France seule peut-elle se substituer aux Etats-Unis pour garantir la sécurité de son grand allié ? La question des « intérêts vitaux » est désormais ouverte.
Le plan de dépenses de Merz reçoit un accueil favorable en Europe. Les petits pays pourraient demander à l'Allemagne d'inciter son industrie à construire des usines dans d'autres régions d'Europe. Il a cité l'exemple d'Airbus, qui a réparti ses installations de production dans plusieurs pays européens. Un tel compromis politique conduirait à de meilleurs résultats du point de vue du marché unique.

Calendrier européen et international déjà arrêté

- La Pologne assure la Présidence Conseil de l’UE ; elle sera suivie par le Danemark, dont il convient de souligner le revirement en matière de défense européenne (en raison des actes de guerre hybride en mer Baltique et pas seulement en raison des menaces sur le Groenland)

- 24-25 juin : 35e sommet de l’OTAN à La Haye. Le nouveau secrétaire général, Mark Rutte, ancien premier ministre des Pays-Bas, indiquera que le pourcentage de 2% du PIB consacré à la défense (et exigé par Trump lors de son premier mandat) est un plancher et plaidera pour un effort à 3%. Trump a avancé le chiffre de 5% (soit 915 Mds€ par an), au lieu des 345 actuels. Le président américain a raison de faire passer les Européens d’une posture de Burden sharing à la tâche du Burden shifting.

- 9 juillet : fin de la période de pause sur les droits de douane « réciproques »

- Août : sommet des BRICS au Brésil. L’élargissement de ce forum présenté comme l’anti-G7 par la Russie et la Chine se poursuivra avec la création d’une catégorie de pays partenaires. L’hétérogénéité croissante risque de paralyser ce format.

- 10-21 novembre : COP 30 à Belém (Brésil). Cette trentième conférence des parties sera sans nul doute plus intéressante que la COP 29 de Bakou. Elle portera sur l’enjeu des financements climatiques.

- 22-23 novembre : Johannesburg. La présidence sud-africaine traitera de la réponse aux risques climatiques, du financement de la transition énergétique et de la réduction de la dette. Pretoria se présentera comme le porte-drapeau du « Sud global ».