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JACQUES CŒUR
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Lettre Jacques Cœur n°41 - Octobre 2025

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Syntèse de la lettre Jacques Cœur n°41 par Michel Foucher

Antoine Foucher analyse d’abord une rupture profonde : en France, le travail ne permet plus d’améliorer son niveau de vie. Depuis quinze ans, la progression du pouvoir d’achat est presque nulle, la part du patrimoine hérité dépasse celle issue du travail et les retraités ont désormais un niveau de vie comparable, voire supérieur, à celui des actifs. Le poids des prélèvements sur le travail – bien plus élevé que sur le capital, les retraites ou l’héritage – a progressivement dévalorisé l’effort et la rémunération. Il propose un « big bang » en faveur du travail, fondé sur la suppression en cinq ans de la CSG-CRDS sur les revenus d’activité, permettant un gain net de plus de 22% pour les 28 millions de travailleurs. Le financement passerait par une diversification des recettes de la protection sociale vers les revenus du capital, les héritages importants et une révision de la TVA. Michel Foucher examine ensuite la position fragile de l’Union européenne face à la nouvelle administration américaine. L’accord commercial du 27 juillet 2025, conclu dans un rapport de force défavorable, instaure des droits de douane asymétriques (15% sur les biens européens) pour éviter une guerre commerciale, tout en laissant ouvertes de nombreuses zones de tension – notamment sur le numérique et les règles du marché intérieur. Les États-Unis, engagés dans un nationalisme économique assumé, combinent protectionnisme, déréglementation et dépenses publiques massives, tout en exerçant une pression croissante sur les entreprises étrangères. La stratégie trumpiste repose également sur la domination du dollar via les stablecoins et sur un usage politique des statistiques économiques. Pour l’Europe, les risques sont multiples : dépendance persistante au marché américain, faiblesse de la base industrielle, lenteur à mettre en œuvre les réformes proposées par Mario Draghi (seulement 11% appliquées). Les divergences entre États membres compliquent une réponse unifiée, alors même que la géopolitique prend le pas sur le commerce et que les États-Unis n’hésitent plus à lier sécurité et échanges économiques. Face à cette nouvelle ère, marquée par les « récits » et les rapports de force, l’Union européenne doit accélérer son intégration économique, renforcer sa souveraineté numérique et technologique, et retrouver une capacité d’action stratégique pour éviter un déclassement durable.